Nos prochaines années COVID

Nos prochaines années COVID

Qu’il soit apparu en Chine à mi-novembre ou fin décembre, par un animal dans un marché ou sorti par négligence d’un labo, n’a d’importance que pour ne pas renouveler l’erreur. Le Covid est parmi nous pour longtemps. Car maintenant, avec les variants dont peu importe leurs origines, on sait qu’un virus mute. Parce que l’on n’avait pas bien écouté certains épidémiologistes qui le disaient en avril dernier. Les mêmes qui vous disent aujourd’hui qu’il mutera encore et que ce sera toujours la forme la plus contagieuse qui deviendra dominant car ils se multiplient grâce à leurs capacités d’intrusion dans nos cellules.

A preuve, le nombre de morts journaliers dans le monde est de 18.000 actuellement, son plus haut depuis 1 an. Et il s’agit des morts officiellement recensés donc hors dictatures mensongères ou pays pauvres ayant des systèmes de santé défaillant.

Et comme nous ne savons pas encore si les vaccins mis au point génèrent une protection de longue durée, une non-contagiosité (deux paramètres cruciaux) et une protection pour tous les variants nous ne savons donc pas encore si, à l’atteinte du seuil d’immunité collective, nous serons débarrassés de ce virus. Surtout il faudra atteindre 65-70 % de la population vaccinée pour nous assurer de dette  immunité collective. Et nous parlons de population mondiale soit 5 à 6 milliards d’individus vaccinés avec deux doses partout dans le monde. L’objectif est loin d’être atteint, voire même pas atteignable si nous jouons la carte de l’individualisme d’Etat et la carte du business à gros profit, sans aucune solidarité. Et cette question n’est pas que morale, mais géopolitique. La Chine, la Russie et l’Inde l’ayant bien compris en se portant « gratuitement » diffuseur de vaccins pour des pays pauvres et ou à potentiel pour leurs économies. Cela fait partie du « nouveau colonialisme ». Mais c’est un autre vaste sujet.

Le sujet immédiat pour nous Français, ou Européens de l’UE est que le vaccin n’est pas synonyme de « retour à la normale », mais seulement un pare-feu qu’il faudra certainement renouveler et adapter, comme le vaccin de la grippe, mais à l’échelle de toute la population. Lucides, nous devons considérer plusieurs années de veille sanitaire à vivre. C’est-à-dire à « vivre avec le Covid ».  Donc nous projeter dans des scénarios en considérant plusieurs possibilités systémiques :

  • Les mutations du Covid qui seront toujours plus virulentes par les lois naturelles de l’adaptation ;
  • L’efficacité (protection et contagiosité) des vaccins qui, par définition, seront toujours à adapter selon les mutations évolutives du virus ;
  • Les capacités de recherche et de production des vaccins avec la distribution logistique, leurs coûts, mais aussi la couverture vaccinale des populations et le temps pour les vacciner.

Mais nous ne pouvons pas, nos économies et nos populations ne le supporteraient pas, gérer ces années Covid comme nous l’avons fit pris au dépourvu il y a un an. Ce qui est parfaitement compréhensible. Mais nous ne devons plus gérer ce problème de santé publique comme nous le faisons encore aujourd’hui. Nous devons l’intégrer à notre quotidien et donc bâtir une vision globale et systémique du problème Covid. Et ainsi mettre de la stratégie moyen et long terme dans nos actions pour (re)donner du sens à nos vies. Pas simple, mais fondamentalement obligatoire si nous ne voulons pas finir dépressifs au mieux ou en conflit planétaire au pire.

Tous ?  Non. Les pays d’Asie tels que la Corée du Sud, Taïwan ou le Japon, ont fait face et continuent de faire face avec des taux bien inférieurs à 100 morts par million d’habitants, voire moins de 10 morts pour 24 millions d’habitants comme à Taïwan ! En France, nous en sommes à plus de 1.150 morts/million d’habitants avec un système de santé de niveau identique. Ces pays ont l’expérience de gérer et de « vivre avec » un virus depuis le SRAS de 2002, puis H1N1 et H5N1 (tous moins virulents que Covid-19). Il y a des bonnes pratiques de savoir-faire et du savoir-être transposables de ces pays sans stigmatiser une culture par trop différente.

Or, nous ne raisonnons que court terme sur le nombre de morts et le nombre de vaccinés dans notre chez nous.

Pas de voyages touristiques en pays à risques avant longtemps

Suivre les tendances observées en GB ou pas ? That’s the question. Un vrai choix politique car, s’il était purement sanitaire, ce serait le confinement strict sans discussion. Où place-t-on l’acceptable en nombre de lits de réa, de morts et de milliards d’euros ? Dans cette équation, les personnels soignants sont variable d’ajustement. Et il y a fort à parier que la Covid traînera encore dans la politique de 2022 avec un ou deux variants nouveaux. Donc il serait temps d’apprendre à « vivre avec », mais surtout à intégrer les méthodes de santé publique que déploient la Corée du Sud, Taïwan ou le Japon : tester systématiquement à grande échelle et I-SO-LER fermement. C’est le vrai choix politique à faire pour respecter nos soignants, sauver des vies et tenir notre économie. Mais ce n’est pas mis dans l’équation, donc toutes nos solutions s’avèrent bancales ou fausses.

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