La preuve que Covid-19 changera le monde

La preuve que Covid-19 changera le monde

Suite de la réflexion après la première publication du 3 mars 2020.

La situation de pandémie est avérée. Plusieurs pays, dont toutes les premières puissances de la planète, vont voir leur économie bloquée dans les prochaines semaines.

Ce 11 mars au soir, Mr Emmanuel Macron en a appelé au civisme et à l’entraide pour mettre des « barrières » au virus pour limiter au plus possible le drame. Mais il a aussi eu des propos pour le soutien économique aux entreprises face à la crise financière qui s’enclenche (11.300 milliards de $ de capitalisation boursière envolés en 10 jours). Plus encore, il a ouvert les réflexions de l’après Covid-19.

En cela, la prospective est lancée car, comme évoqué dans mon édito du 3 mars, nous allons vers un monde économique et géopolitique transformé.

Retour aux réalités de l’économie humaniste face à la récession économique mondiale

Nous sommes bien face à des situations théoriquement impensables et pourtant bien réelles. Un virus, mal ou pas maîtrisé, va mettre sens dessus-dessous l’économie mondiale et, par effets systémiques, la géopolitique mondiale.

Avec quasi toutes les premières puissances économiques physiquement bloquées dans les prochaines semaines, un scénario improbable va se dérouler. Les prévisions de l’OCDE établies début mars seront explosées bien au-delà de la perte de 1,5 point de croissance mondiale. Car la confiance boursière est entamée. Et ce ne sont pas les prises d’initiatives économiques dispersées, non concertées, entre états et banques centrales (cf. les initiatives de la Russie et de l’Arabie Saoudite pour le pétrole ou le clivage FED-BCE sur les taux de base) qui vont « rassurer les marchés ». Donc, nous sommes lancés sur le scenario du pire : une crise financière et économique non maîtrisée, comme Covid-19.

Ce que j’avais décrit comme « un monde géopolitique distendu, fragilisé, avec des dirigeants politiques aux visions nationalistes à la tête de pays majeurs » se met en évidence. Les antagonismes affichés depuis quelques années vont s’exacerber et, dans un tel contexte, le repli sur soi, nombriliste, n’est qu’un amplificateur des problèmes économiques systémiques. Ce risque conséquent de méga-crise est donc devant nous et c’est ce qu’a compris E.Macron.

De plus, cette méga-crise économique et financière va atteindre le système bancaire dont certains maillons cèderont en faillites retentissantes aux effets « domino » dévastateurs.

Deux tsunamis en mouvement

Dans mon édito du 3 mars, j’évoquais ces enchaînements comme des possibles à considérer en concluant sur mon erreur possible d’appréciation quant à l’ampleur de la crise induite par Covid-19. Je ne pensais pas que les engrenages seraient aussi rapides et aussi clairement enclenchés moins de 10 jours après.

C’est maintenant certain, il y aura un après Covid-19 dans un monde économique, social et géopolitique revu et corrigé à 5-10 ans selon l’ampleur des effets systémiques. Et n’oublions pas la conjonction des faits avec un autre phénomène naturel : le dérèglement climatique qui, lui, ne sera pas contaminé.

Cela fait deux phénomènes de grande ampleur qui sont à considérer pour le monde d’après Covid-19 qui en soit restera un virus pas si humainement meurtrier, qui disparaîtra certainement (ou sera vaccinalement maîtrisé), mais qui sera mal venu dans un monde incertain.

L’urgence de se mettre en proactivité pour le monde d’après

Les propos d’E.Macron seront passés quasi inaperçus car tout à chacun va se focaliser sur les mesures de contraintes face à l’épidémie. Mais E.Macron a pris acte que « l’Etat-Providence est un bien précieux…quand le destin frappe » et d’ajouter que « des biens et des services doivent être placés en dehors des lois du marché » pour clore ce passage de son discours par l’annonce, le temps voulu (comprendre après l’épidémie), qu’il prendrait des « décisions de rupture ».

Lui, chantre du libéralisme, fait le constat du bien-fondé de l’Etat-Providence et que les lois du marché ne peuvent pas s’appliquer à tout. Visiblement E.Macron a compris le changement enclenché sous l’impact de Covid-19 et, très intelligemment, il est déjà sur l’après. Alors que peuvent être les prochaines « décisions de rupture » qu’il laisse entendre ? (terme de prospective) On peut supputer… mais j’en ai évoquées dans l’édito du 3 mars. Je les maintiens comme des futurs possibles.

Et c’est en cela qu’il faut être proactif dès aujourd’hui : pour anticiper et pour maîtriser les moments d’après par et pour chacune de nos entreprises.

Soyons vigilants et anticipateurs !

Si les faits du moment, mes propos et ceux de Mr Macron vous interpellent, on peut en échanger pour un diagnostic prospectif personnalisé pour votre entreprise ou votre collectivité territoriale.

Bruno HUBERT / 06 74 75 25 84  ou bhubert@consilio-rh.fr

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