2021 : DE L’UTILITE DE LA PROSPECTIVE

2021 : DE L’UTILITE DE LA PROSPECTIVE

La prospective est une méthode d’interrogations des futurs possibles permettant d’établir des scénarios pour agir et anticiper au présent via des plans d’actions. C’est une méthodologie indispensable pour valider une stratégie.

Quelques questionnements pour susciter votre réflexion :

  • Etes-vous convaincu que la Covid disparaîtra dans les prochains mois ?
  • Faut-il envisager que les variants « brésilien » et / ou « indien » déclenchent une nouvelle vague de contaminations ? Possiblement plus virulente ? Peuvent-ils possiblement être plus résistant aux vaccins actuels ?
  • Pensez-vous qu’aucun autre variant n’apparaîtra ?
  • Peut-on atteindre le seuil de l’immunité collective au niveau planétaire, soit 5,5 milliards de personnes vaccinées ?
  • Estimez-vous suffisant que seules les populations des pays les plus riches soient vaccinées, soit 1/3 de la population mondiale ? Peut-on laisser le virus circuler dans les autres pays du monde, soit 2/3 de la population mondiale, sans en être affecté ?
  • Doit-on envisager de gérer en permanence un % de lits de réanimation dédié à des cas de complications Covid ? Comme on a banalisé les cas de VIH.
  • Avec la déforestation de forêts primaires et la décongélation du permafrost, est-il possible que d’autres virus surgissent ou ressurgissent ? Tel Ebola ou possiblement la peste ou la variole, sachant que 12 % des maladies infectieuses sur la population humaine sont apparus ces 40 dernières années. Ce sont les MIE (Maladies Infectieuses Emergentes).(1)
  • Comment et combien de temps nos économies, mondialisées et construites sur le principe de la croissance permanente, peuvent-elles s’accommoder de cette pandémie Covid et d’autres risques sanitaires potentiels ?
  • Quel sera l’état final des différentes économies nationales au regard de l’impact de la pandémie et du traitement budgétaire et social qui en est fait de manières et avec des moyens différents ?
  • Peut-on envisager un nouvel ordre économique mondial, une nouvelle suprématie économique mondiale ?
  • Quel sera l’impact économique, mais aussi le risque financier spéculatif, des gigantesques plans de relance économique à plusieurs milliers de milliards de $ ou € ? Mais quel sera aussi l’impact des milliards de $ et d’€ thésaurisés depuis 18 mois et qui n’alimentent plus les flux économiques ?
  • Et pendant ce temps, qu’en sera-t-il des impacts du dérèglement climatique ? Des aberrations du capitalisme néolibéral ? Des évolutions de comportements sociologiques ? Des mouvements sociaux latents ? Des luttes géopolitiques ?

Les réponses ne sont pas dans le monde « d’avant »

Personnellement, je n’ai que des réponses partielles et pas toujours certaines à ces questionnements. Surtout, ces questionnements me confirment que nous vivons une période historique de ruptures dans de nombreux domaines avec un effet systémique planétaire. Dans un tel contexte, il est absolument primordial de voir loin et large pour élaborer et valider des stratégies d’anticipation de ces impacts lourds et pour mettre en place des plans d’action proactifs innovants pour « l’après »  qui commence en ce moment (2). Car quel dirigeant peut encore croire à un retour à la « normale », comme « avant » ?

Au risque d’être rapidement un dirigeant « hors sol », il est nécessaire de changer de paradigmes, de se mettre en questionnement ouvert et de s’organiser en flexibilité optimale. Pour s’ouvrir en réflexion, la prise en compte pluridisciplinaire et systémique de tous les questionnements doit être la règle. Pour s’ouvrir en organisation, il est nécessaire de travailler à des scénarios de futurs possibles en écoute de l’écosystème de son entreprise tant direct (clients, fournisseurs, salariés, actionnaires, services bancaires et administratifs), qu’indirect (climat économique, social et sanitaire, contexte politique national et géopolitique).

Et le faire en considérant les différents territoires d’action de l’entreprise, à savoir :

  • Sa répartition de clientèle en termes de marchés géographiques et sociologiques ;
  • Sa cartographie d’achats en termes de matériaux, de sous-traitance et de logistique d’approvisionnement ;
  • Son dispositif industriel, commercial, logistique et administratif (localisation, disponibilité, efficacité, fiabilité, effectif, compétences, sous-traitance) ;
  • Son exposition sociale et environnementale (politique sociale, éco-développement, éco-conception, économie circulaire) ;
  • Sa dépendance financière (financements, devises, assurances).

Des tendances de fond et des signaux faibles émergent

La pandémie, avec les situations d’arrêt économiques et de vie sociale suspendue, a mis en évidence une quantité de dysfonctionnements économiques, financiers et sociaux. Si l’on y ajoute les choix de productions prioritairement nationales ou géopolitiques ou les accidents tel le blocage du Canal de Suez,  nous percevons les limites de l’économie globalisée et mondialisée.

Des tendances de fond sont perceptibles :

  • Le dérèglement climatique chaque jour, mois, année, plus prégnant ;
  • Le système financier néolibéral avec ses aberrations et le risque de crise financière et sociale majeure ;
  • Le développement de technologies numériques et d’intelligence artificielle, doublé de moyens financiers, concentré entre les mains de dirigeants dont nous n’avons aucune assurance éthique ;
  • Le délitement du concept de démocratie avec la montée de totalitarismes nationaux, ethniques, religieux.

Nous sommes ainsi confrontés à des contextes inédits dont les développements et les conséquences se poursuivent et s’enchaînent à grande vitesse et grand impact, mais qu’il nous faut d’ores et déjà intégrer dans des approches d’une complexité systémique à nulle autre pareille. A l’échelle de ce que l’on peut maîtriser ou contribuer à influer au niveau de l’entreprise, de la TPE au grand groupe international, il est primordial de revenir à un équilibre stratégique plus homogène et cohérent en considérant de nouvelles approches quant aux critères d’économie de proximité, d’autonomie ou d’indépendance stratégique, de risques d’achats, de risques sociaux et environnementaux. Il en va de la pérennité de nombreuses entreprises et pas forcément les plus exposées.

Des acquis ou des modes de fonctionnement sont remis en cause et nécessitent d’être repensés. On peut en établir une première liste :

  • Penser son autonomie au sens de maîtrise / connaissance de ses fournisseurs, approvisionnements, sous-traitance, zone de chalandise de ses clients en ayant des liens et des échanges de confiance sur des engagements moyen et long terme ;
  • Intégrer le biomimétisme dans la R&D et les méthodes d’écoconception ;
  • Revenir aux fondamentaux de l’économie réelle, celle de la création de richesses par la transformation des matières et l’intelligence humaine. Le profit doit être reconsidéré comme un moyen et non comme une fin en soi. Limiter les comparatifs en % alors que l’essentiel, le suffisant, est dans les valeurs absolues.
  • Concevoir et s’adapter à un marketing produits et services en évoluant du « consommé toujours plus et accumulé toujours plus » vers un « consommé moins et mieux et posséder à hauteur de ses besoins » pour plus de durabilité et de cohérence.

Se mettre en proactivité pour donner corps à la pérennité de son entreprise

Ces questionnements et propos vous interpellent certainement. La taille de votre entreprise n’a aucun rapport avec la nécessité d’anticiper. Dans la sélection des espèces, des animaux de toute taille ont disparu, ont survécu ou sont apparus.

La première des nécessités est d’avoir conscience d’une remise en cause dans le contexte des ruptures que nous vivons ou allons vivre. La seconde est d’avoir un cap quels que soient la tempête ou le brouillard. Avoir une vision et les bons questionnements. Les décisions à prendre et les plans d’action à déployer sont alors plus évidents.

Je vous invite à en échanger confidentiellement et sans engagement.

Bruno HUBERT

06 74 75 25 84

(1) Revue Santé Publique 2019 : « Forêts tropicales, changements d’usage des sols et risques infectieux émergents »

(2) Invitation à écouter sur YouTube des conférences de Marc Halevy ou d’Idriss Aberkane

Nous pouvons échanger pour un diagnostic prospectif personnalisé pour votre entreprise ou votre collectivité territoriale.

Bruno HUBERT / 06 74 75 25 84  ou bhubert@consilio-rh.fr

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